Adoration

  • Encyclopédie de famille

Adoration. Ce mot, pris dans son sens littéral, signifie porter la main à sa bouche en signe de vénération. Dans l’usage ordinaire, l’adoration exprime le culte suprême qui n’est dû qu’à Dieu seul. Adorer des créatures, des fétiches, c’est tomber dans l’idolâtrie. C’est pour éviter ce crime que les martyrs chrétiens ont versé leur sang. L’adoration implique un double sentiment, mais dans des proportions diverses, la crainte respectueuse et l’amour. La crainte naît de l’idée d’une puissance supérieure de laquelle nous dépendons ; l’amour, mêlé d’espérance, s’attache à Dieu comme à l’être bon et fort ; car, même au milieu de ses plus grandes prospérités, l’homme a toujours le sentiment de sa faiblesse.

Le sentiment de la crainte s’explique par la déchéance primitive et par la conscience douloureuse de la faute. Toutefois, il ne paralysa jamais la vie religieuse du genre humain. Le sacrifice qui implique le besoin d’une expiation suppose aussi l’espérance d’une réconciliation avec la Divinité outragée. À mesure que l’activité de l’esprit humain s’exerçait davantage et que les formes du culte primitif se modifiaient, la manière d’adorer Dieu subit des altérations profondes, et il devint nécessaire de sauvegarder la vraie adoration en la confiant à la garde d’un seul peuple, tandis que Dieu laissa les nations marcher dans leurs voies, il voulut que les saines traditions religieuses fussent conservées dans toute leur pureté. Un peuple prédestiné conserva le vrai culte, la vraie adoration, comme le germe de la religion parfaite, du christianisme. Chez les païens, toute lumière n’était point éteinte. Platon rendait grâce à cette Providence qui chaque matin replaçait les campagnes de l’Attique sous les rayons d’un beau soleil, et Cicéron, par de belles pages, honorait à Tusculum quelques-uns des attributs de l’Éternel. Plus tard, Sénèque écrivait ses admirables lettres à Lucilius, dans lesquelles la haute sagesse du Tout-Puissant a trouvé plus d’une fois un noble interprète. À mesure que l’idée de Dieu s’est épurée, l’adoration est devenue plus pure aussi, et le christianisme a inauguré l’hommage qui doit le plus plaire à la Divinité, car il est basé sur le sacrifice et la charité.

L’adoration est intérieure ou extérieure. L’adoration extérieure varie selon les peuples. Les uns se prosternent et baisent la terre, d’autres se mettent à genoux ou s’inclinent. Chez les anciens, l’adoration se pratiquait en levant la main gauche vers la bouche, en touchant de la droite l’objet vénéré, en inclinant légèrement le corps.en avant et en pliant les genoux à demi ; mais cette adoration n’entraînait pas nécessairement l’idée de culte.

L’adoration de la croix s’entend d’un hommage que les catholiques vont rendre à la croix du Christ le vendredi saint. L’adoration du pape est une cérémonie qui se pratique à l’égard d’un pape nouvellement élu, lorsqu’il est mis sur l’autel après son élection et que les cardinaux lui vont rendre honneur. On dit qu’un pape a été fait par voie d’adoration quand tous les cardinaux sont allés le reconnaître pour pape sans procéder auparavant à un scrutin.

L’adoration perpétuelle est une dévotion particulière, pratiquée par certaines congrégations religieuses, qui a pour objet d’adorer nuit et jour le saint sacrement, en récitant sans interruption des prières, soit à haute voix, soit mentalement. La pensée qui en est la base est puisée dans une affection sympathique et tendre pour l’Homme-Dieu.