Alençon

Alençon. Ancienne capitale d’un comté, puis d’un duché du même nom, aujourd’hui chef-lieu du département de l’Orne, au confluent de la Sarthe et de la Briante, à 201 kilomètres de Paris.

Ce n’est pas une ville ancienne ; au neuvième siècle, ce n’était encore qu’un simple bourg, qui fut cédé aux Normands par Charles le Simple. Guillaume de Bellesme y fit bâtir, en 1026, un château fort où il fut assiégé l’année suivante par Robert, duc de Normandie. Geoffroy Martel, comte d’Anjou, s’en empara en 1052 ; mais Guillaume le Conquérant la lui reprit la même année. Elle fut encore prise en 1135, par Henri II, roi d’Angleterre. Elle fut plusieurs fois dévastée par les grandes compagnies au quatorzième siècle. Elle tomba, en 1417, au pouvoir des Anglais, auxquels les Français la reprirent en 1421. Les Anglais y rentrèrent en 1428 ; ils en furent chassés en 1440 ; la reprirent en 1444, et furent enfin forcés de l’abandonner pour toujours en 1450. Elle eut beaucoup à souffrir des guerres de religion ; toutefois, le maréchal de Matignon, qui y commandait à la Saint-Barthélemy, la préserva des massacres qui ensanglantèrent alors la plus grande partie de la France. Les ligueurs s’en emparèrent en 1589 ; Henri IV la leur reprit en 1590, et fît démolir une partie du château. La révocation de l’édit de Nantes y fut le signal de graves désordres.

Alençon possède des tribunaux de première instance et de commerce, une chambre de commerce, un conseil de prud’hommes, un collège communal, une bibliothèque publique de quinze mille volumes. Ses principaux monuments sont l’église collégiale, édifice du seizième siècle, l’hôtel de la préfecture, et l’hôtel de ville, construit en 1783, sur remplacement de l’ancien château. On y compte 13,917 habitants. C’est la patrie de madame de Villedieu, du conventionnel Dufriche-Valazé, d’Hébert, qui acquit, pendant la révolution, une si déplorable célébrité par la publication du journal le père Duchesne, du baron Desgenettes, du naturaliste Labillardière.