Alençon

  • Encyclopédie de famille

Alençon, jolie ville de France, chef-lieu du département de l’Orne, a 14,864 habitants. Elle est renommée pour son ancienne fabrication de dentelles dites point (d’Alençon, et pour sa fabrication de tulles, de blondes, de mousselines, de toiles de chapeaux de paille fine. On exploitait jadis près d’Alençon un quartz cristallisé que l’on travaillait sous le nom de diamants d’Alençon.

Guillaume de Bellesme fit construire à Alençon, en 1026, un château fort dont on voit encore les restes. Geoffroy Martel, comte d’Anjou, s’empara de cette ville en 1052 ; elle fût reprise la même année par Guillaume le Conquérant. En 1135 elle fut prise par Henri II, roi d’Angleterre. Les grandes compagnies du quatorzième siècle la dévastèrent plusieurs fois. En 1417, elle tomba de nouveau au pouvoir des Anglais, qui furent forcés de la rendre aux Français en 1421. Les Anglais y rentrèrent en 1428, en furent chassés en 1440, la reprirent en 1444, et furent enfin contraints de l’abandonner pour toujours en 1450. Alençon est une des villes qui eurent le plus à souffrir des guerres de religion. Cependant elle fut préservée des massacres de la Saint-Bartbélemy par le maréchal de Matignon, qui y commandait. En 1589 elle tomba au pouvoir des Ligueurs, mais Henri IV la leur reprit en 1590, et fit démolir une partie du château.

Alençon devint, à la fin du dixième siècle, un comté qui appartint d’abord à la famille des Bellesme. Robert le Diable fut le plus célèbre des comtes de cette famille. Le comté d’Alençon passa ensuite par mariage dans la maison de Montgomery. Alençon fut érigé en duché-pairie le 1er janvier 1414. Marguerite de Valois, sœur de François Ier, et Catherine de Médicis furent duchesses d’Alençon. Le duché passa ensuite à François, duc d’Anjou, le plus jeune des frères de Charles IX, et fut reuni à la couronne en 1584.

En 1606 Henri IV l’engagea au duc de Wurtemberg, lequel mourut en 1608 et le transmit à son fils, qui le posséda jusqu’en octobre 1612. Marie de Médicis, ayant remboursé ce qui était dû au duc de Wurtemberg, jouit de cet apanage dès cette même année. À la mort de cette princesse, Gaston, frère de Louis XIII, eut dans sa part le duché d’Alençon. Élisabeth d’Orléans, seconde femme de Gaston, obtint ce duché, oui lui fit donner le nom de Mademoiselle d’Alençon, qu’elle porta quelque temps.

Le comte de Provence, qui fut depuis Louis XVIII, porta aussi le nom de duc d’Alençon. Enfin, le deuxième fils du duc de Nemours reçut le même titre.