Altesse
- Encyclopédie moderne
Altesse. Titre honorifique que l’on donne aux princes. Plus rare autrefois qu’il ne l’est à présent, il s’appliquait à des personnages d’un rang plus élevé ; ainsi, les rois d’Angleterre jusqu’à Jacques Ier, les rois d’Espagne jusqu’à Charles-Quint, n’en eurent pas d’autre. Les princes proprement dits commencèrent à le porter en 1630. En 1633, le choc des amours-propres, mis en contact par le passage du cardinal Infant à travers l’Italie, et par sa rencontre à Bruxelles avec le duc d’Orléans, frère de Louis XIII, donna naissance à l’Altesse Royale, titre qui appartint depuis à tous les princes, fils ou frères de roi. Les fils ou frères d’empereur sont naturellement qualifiés d’Altesses Impériales.
Ces qualifications, supprimées par la Révolution, et rétablies par l’Empire, sont encore en usage aujourd’hui. Au reste, l’Altesse, outre ses deux anciennes épithètes, eu a pris d’autres encore, selon le rang des personnages qui y ont droit, ou les circonstances dans lesquelles ils se sont trouvés. Ainsi le titre d’Altesse Électorale est donné en Allemagne aux électeurs, soit ecclésiastiques, soit séculiers. Quelques cardinaux de maisons princières se sont fait appeler, par une accumulation superlative, Altesse Éminentissime. Enfin le prince de Condé, qu’on appelait en parlant de lui, monsieur le Prince, par excellence, se faisait donner par ceux qui lui parlaient, la qualification d’Altesse Sérénissime, laissant le simple titre d’Altesse aux princes légitimés.