Ana
- Bibliographie
- G.
- Encyclopédie moderne
Ana. Manière de désigner les ouvrages intitulés : Perroniana, Menagiana, Longuerana, etc., etc. On a eu la prétention de recueillir dans ces ouvrages les bons mots, les réflexions piquantes, les observations judicieuses de ceux dont ils portent les noms ; mais, à l’exception du Menagiana, considérablement augmenté par le savant de La Monnoye, aucune de ces compilations n’a joui de l’estime publique. On doit à Desmaiseaux la collection de cinq Ana ; elle est intitulé : Scaligerana, Thuana, Perroniana, Pithœana et Colomesiana, etc., Amsterdam, 1740, 2 vol. in-12. M. Gamier, frère du pair de France, publia, en 1789, un Recueil bien plus considérable, sous le titre : Ana, ou Collection de bons mots, contes, pensées détachées, etc., 10 vol. in-8°. On peut se contenter de lire le gros volume intitulé : Encyclopediana, ou Dictionnaire encyclopédique des ana, contenant ce qu’on a pu recueillir de moins connu ou de plus curieux parmi les saillies d’esprit, les écarts de l’imagination, etc. ; par La Combe ; Paris, Panckoucke, 1791, in-4°. M. Peignot a publié la Bibliographie raisonnée des ana. Voyez son Répertoire de Bibliographies spéciales, curieuses et instructives ; Paris, Renouant, 1810, in-8°. La collection d’ana publiée dans ces derniers temps par un M. Cousin d’Avalon est au-dessous du médiocre.
Les ana, genre qui remonte à la plus haute antiquité (car les Memorabilia de Xénophon, les Vies des philosophes de Diogène Laërce étaient des ouvrages de cette sorte), les ana florissaient surtout aux seizième et dix-septième siècles. Ils étaient, à vrai dire, les journaux du temps. La publication successive des premières Gazettes et les journaux à la main leur enlevèrent leur originalité. M. de Bièvre fut, à la fin du dernier siècle, leur providence ; et, dans les premières années du dix-neuvième siècle, ils devinrent du goût le plus commun, et ne se sont pas relevés depuis.
On aurait tort cependant de juger des Ana sur ces tristes productions d’aujourd’hui, si méprisées et méprisables. Non pas que nous jugions ce genre d’ouvrage digne d’être ressuscité ; mais les meilleurs d’entre ceux qui nous sont parvenus représentent trop vivement leur époque, pour ne pas mériter d’être interrogés quelquefois.