Angelus

  • Liturgie
  • Encyclopédie moderne

Angelus. L’angelus est une prière instituée par l’Église catholique en l’honneur de la sainte Vierge. Elle se compose de quatre versets et de quatre répons, dont trois sont tirés de l’Évangile, de trois Ave Maria et d’une oraison par laquelle on demande à Dieu la grâce et le saint éternel, par les mérites de Jésus-Christ,

Le premier verset commence par le mot Angelus : de là le nom donné à la prière. On l’appelle aussi quelquefois le pardon, à cause des nombreuses indulgences accordées par les papes à ceux qui la réciteront de telle ou telle manière.

Il serait difficile de déterminer au juste l’époque à laquelle cette prière fut instituée. Ce qu’on peut dire en toute certitude, c’est qu’elle fut introduite en France par Louis XI, qui ordonna qu’elle serait dite trois fois par jour dans toutes les églises. Les cloches durent annoncer le moment auquel cette cérémonie aurait lieu ; et depuis ce temps, les cloches sonnent l’Angelus, le matin, à midi et le soir.

Il faut dire que, malgré les mérites attachés à l’exacte pratique delà prière à la Vierge, l’Angelus, chez nous, sonne à peu près dans le désert. En l’entendant, les habitants de la campagne pensent qu’il est l’heure de rentrer ou de sortir, de manger ou de travailler, et ceux de la ville ne pensent rien du tout. Une seule classe de gens sent, si elle dit vrai, ses idées monter de la terre au ciel, quand le chant de la cloche argentine résonne au loin à travers les campagnes ; ce sont les poètes, qui n’ont pas assez d’expressions pour peindre ce gracieux et mélancolique effet, et qui, en cela, font preuve de goût. Mais si l’Angelus n’éveille en nous que des idées vulgaires ou des rêveries poétiques, il n’en est pas de même chez nos voisins du midi. Que l’Angelus retentisse dans une ville d’Espagne ou d’Italie, à ce signal, beaucoup s’agenouillent, tous se découvrent, et chacun attend respectueusement pour continuer son affaire, sa promenade, ou sa conversation commencée, que la cloche, en se taisant, annonce que la prière des fidèles a eu le temps de monter jusqu’au trône de Dieu : usage charmant du reste, touchant spectacle que notre indifférence en pareille matière rend encore plus touchant pour nous.