Angelus

Angelus, prière instituée par l’Église catholique pour honorer le mystère de l’Incarnation, et commençant par ce mot. Elle rappelle la visite de l’ange Gabriel à Marie, la salutation qu’il lui adressa et la rédemption du genre humain. Nul doute, quoique l’on n’en connaisse point la date, que l’Angelus, depuis bien longtemps, a été sonne au point et à la chute du jour pour encourager l’homme à commencer ses travaux et le bercer de douces pensées au moment de se livrer au sommeil. Jean XXII ou Calixte II avait ordonné de répéter trois Ave à l’heure du couvre-feu. Lorsque Mahomet II, en 1456, menaça la Hongrie, ses menaces, jointes aux craintes inspirées par deux comètes qui parurent alors, firent demander que les trois Ave du couvre-feu fussent répétés trois fois par jour, afin d’appeler la protection de Dieu sur la terre chrétienne. Une ordonnance de Louis XI introduisit cette prière en France. « Le 1^er mai 1472, dit Jean de Troyes dans sa Chronique, fut fait à Paris une moult belle et notable procession en l’église de Paris et fait un prêchement bien solennel par un docteur en théologie, lequel dit et déclara, entre autres choses, que le roi avoit singulière confidence en la benoiste vierge Marie, prioit et exhortoit son bon populaire, manans et habitans de la cité de Paris, que doresnavant à l’heure de gnidi que sonneroit à l’église Nostre-Dame de Paris la grosse cloche, chacun fust fléchir le genou à terre, en disant Ave Maria, pour donner bonne paix au royaume de France. »

Les souverains pontifes ayant accordé à ceux qui récitent cette prière un grand nombre d’indulgences, on lui a donné le nom de pardon.