Catoptromancie
- Dictionnaire infernal
Catoptromancie, divination par le moyen d’un miroir. On trouve encore dans beaucoup de villages des devins qui emploient cette divination, autrefois fort répandue. Quand on a fait une perte, essuyé un vol, ou reçu quelques coups clandestins dont on veut connaître l’auteur, on va trouver le sorcier ou devin, qui introduit le consultant dans une chambre à demi éclairée. On n’y peut entrer qu’avec un bandeau sur les yeux. Le devin fait les évocations, et le diable montre dans un miroir le passé, le présent et le futur. Malgré le bandeau, les crédules villageois, dans de telles occasions, ont la tête tellement montée qu’ils ne manquent pas de voir quelque chose.
On se servait autrefois pour cette divination d’un miroir que l’on présentait, non devant, mais derrière la tête d’un enfant à qui l’on avait bandé les yeux…
Pausanias parle d’un autre effet de la catoptromancie. « Il y avait à Patras, dit-il, devant le temple de Cérès, une fontaine séparée du temple par une muraille ; là on consultait un oracle, non pour tous les événements, mais seulement pour les maladies. Le malade descendait dans la fontaine un miroir suspendu à un fil, en sorte qu’il ne touchât la surface de l’eau que par sa base. Après avoir prié la déesse et brûlé des parfums, il se regardait dans ce miroir, et, selon qu’il se trouvait le visage hâve et défiguré ou gras et vermeil, il en concluait trèscertainement que la maladie était mortelle ou qu’il en réchapperait. »