Abjuration

Abjuration. Ce mot a plusieurs sens. en français : on peut abjurer une erreur, des sentiments de haine ; mais c’est surtout en matière de religion qu’il trouve son application. Le plus souvent il s’entend du passage d’une confession chrétienne à la communion catholique. L’accession à la religion chrétienne d’un juif, d’un musulman, etc., prend le nom de conversion, le renoncement au culte chrétien est souvent appelé apostasie.

L’abjuration de Clovis est restée célèbre ; une autre abjuration importante est celle que le roi de Navarre prononça en 1593, c’est-à-dire onze siècles après celle de Clovis. En 1654 Christine, reine de Suède, passa fastueusement du luthéranisme à la catholicité. Les persécutions contre les protestants amenèrent un certain nombre d’abjurations ; mais les conversions obtenues par la crainte ou achetées à prix d’argent ne méritent pas ce nom. L’abjuration doit être un fie le sincère et réfléchi ; telle fut celle de Turenne, dont aucun motif humain ne détermina le changement de culte.