Accent
- Encyclopédie de famille
Accent, élévation ou abaissement de la voix sur certaines syllabes, toute modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes ou des mots. L’accent temporel ou quantité syllabique est l’accent qui indique que la voyelle sur laquelle il tombe est plus ou moins longue. La prononciation française allonge constamment la dernière syllabe des mots masculins et la pénultième des mots féminins. Il en résulte que toutes les autres syllabes de nos mots sont brèves. Les Normands déplacent l’accent temporel, et c’est la le vice de leur prononciation. L’accent tonique ou prosodique est celui qui portésur la syllabe d’un mot polysyllabique où la voix s’élève. L’accent tonique existe dans toutes les langues ; chaque mot a le sien et n’en a qu’un. L’accent tonique se distingue de l’accent temporel en ce que celui-ci n’a rapport qu’a la quantité des syllabes, tandis que l’accent tonique a pour caractère propre de faire saillir spécialement une syllabe parmi les syllabes environnantes. En français l’accent tonique se trouve, comme l’accent temporel, sur la dernière syllabe quand elle n’est pas muette, et dans ce dernier cas sur la pénultième. Dans toutes les langues, certains mots, comme les monosyllalies, perdent leur accent dans la suite du discours, parce qu’ils se lient au mot suivant ou au mot précédent dans la prononciation. L’accent logique ou rationnel est celui qui fait sentir le rapport, la connexion plus ou moins grande que les propositions et les idées ont entre elles et indique à l’intelligence l’idée que l’on veut rendre ; il se marque en partie par la ponctuation. L’accent oratoire marque, nuance un mot parmi les autres mots, absolument de la même manière que l’accent tonique relève une syllabe parmi les autres syllabes. L’accent pathétique est celui qui, par diverses inflexions de voix, par un ton plus ou moins élevé, exprime les affections dont celui qui parle est agité et les communique à ceux qui l’écoutent. On donne le nom d’accent national aux inflexions de voix particulières à une nation, comme on qualifie d’accent provincial la manière d’articuler et de prononcer propre à certaines provinces.
En grammaire on appelle accents certains signes que Ton emploie dans l’écriture et dans l’impression et que l’on met sur les voyelles, soit pour en faire connaître la prononciation, soit pour distinguer le sens d’un mot d’avec celui d’un autre mot qui s’écrit de même, soit pour marquer la suppression d’une consonne ou la contraction de deux voyelles. L’usage des accents remonte à une haute antiquité ; il paraît qu’ils furent introduits chez les Grecs par Aristophane de Byzance, vers la 145e olympiade (deux siècles avant J.-C.). Les accents étaient en usage dans l’écriture latine dès le temps d’Auguste ; on en trouve la preuve dans les marbres et les plus anciens grammairiens. Au temps du Bas-Empire on négligea entièrement les accents et la ponctuation ; leur absence totale est même un des signes caractéristiques des monuments écrits de cette époque. Ils ne recommencèrent à être d’un usage général que vers le onzième siècle.