Accompagnement
- Encyclopédie de famille
Accompagnement. Par ce terme les musiciens entendent toute partie ou système de parties secondaires placées autour d’une ou de plusieurs parties considérées comme principales, ou l’harmonie qui enveloppe et renferme toutes ces parties. C’est en ce sens que l’on dit un air, duo, trio, etc., de chant, ou de quelque instrument que ce soit, avec accompagnement de violon, flûte, forte-piano, orgue, etc. On appelle donc accompagnement toute partie d’une composition gui a pour objet de soutenir la mélodie principale, soit au moyen d’un seul instrument, soit de plusieurs, soit d’une manière simple, soit d’une manière compliquée.
L’accompagnement est aussi l’action de soutenir la mélodie d’une voix ou d’un instrument par l’harmonie qu’on exécute sur un autre instrument, notamment sur l’orgue, le piano, la harpe, le violoncelle, etc. On divise l’accompagnement des instruments à clavier en plusieurs espèces : la première est l’accompagnement plaqué, ou l’exécution de l’harmonie, abstraction faite de toute forme mélodique ; la seconde est l’accompagnement figuré, ou la réunion des formes du chant avec l’harmonie ; la troisième est l’accompagnement de la partition, ou l’art de traduire sur le clavier les divers effets d’instrumentation imaginés par le compositeur.
L’histoire de l’accompagnement est assez obscure, quoique l’origine de cet art ne remonte pas au delà du commencement du dix-septième siècle ; on en attribue l’invention à Louis Viadana, maître de chapelle de la cathédrale de Mantoue, qui naquit à Lodi vers 1580. Jusqu’alors la basse était soumise à des repos plus ou moins longs, comme les autres parties ; elle était toujours écrite pour les voix, et la basse de viole ou la contrebasse jouait à l’unisson de ces voix. L’invention de Viadana, si c’est à lui qu’on la doit toutefois, consista à écrire une basse instrumentale différente delà basse vocale en ce qu’elle n’était point interrompue comme celle-ci, d’où lui est venu son nom de basse continue. Développée par Galeazzo Sabbatini, de Pesaro, l’invention de la basse continue devint plus utile par la découverte de la règle de l’octave. Eu 1703 François Gasparini exposa les premières notions de l’accompagnement figuré. Rameau, peu d’années après, appela l’attention des musiciens sur la considération du renversement des accords ; il jeta ainsi une vive lumière sur la théorie de l’accompagnement, et donna le premier exemple d’un classement méthodique des harmonies génératrices et engendrées ; par malheur, en considérant les accords isolément et abstraction faite de leur succession, il s’égara en créant son système de la basse fondamentale. Kirnberger découvrit la loi des prolongations de consonnances, dont Catel s’est servi pour classer les accords en naturels et artificiels. Catel régularisa aussi la considération des altérations d’intervalles, et fit voir l’effet de leur mécanisme dans les accords. Enfin, M. Fétis a complété le système de l’harmonie et de l’accompagnement, en 1824, par la découverte du mécanisme de la substitution dans les accords dissonants.