Accord

Accord. Si l’on prend ce mot dans le sens indiqué par son étymologie latine, il signifie la progression harmonique des sons de différentes cordes ; c’est-à-dire que si la distance du son de la deuxième corde d’un instrument au son de la première est d’une quinte par exemple, la distance du son de la troisième au son de la seconde sera aussi d’une quinte : c’est ainsi que se montent le violon, l’alto, le violoncelle, la contre-basse. D’après ce principe, on entend par ces mots, donner ou prendre l’accord, l’action de mettre à l’unisson deux cordes correspondantes de deux instruments, dont le premier, monté sur ses bases ordinaires, sert de modèle à la gamme du second. Le mot corde reçoit ici une grande extension ; car il s’applique aussi bien à telle note d’un instrument à vent. On donne ou l’on prend le plus communément le la pour base de l’accord.

On donne au mot accord un deuxième sens. Il désigne alors plusieurs sons qui se font entendre simultanément et dont la réunion est plus ou moins agréable à l’oreille. L’accord qui se forme de la réunion de la tierce, de la quinte et de l’octave s’appelle par excellence l’accord parfait, parce que c’est celui qui satisfait le plus l’oreille, le seul qui puisse servir de conclusion à toute espèce de période harmonique et qui donne l’idée de repos. Tous les autres se désignent par l’intervalle le plus caractéristique de leur composition. Ainsi un accord formé de la tierce, de la sixte et de l’octave s’appelle accord de sixte, parce que cet intervalle établit la différence qui existe entre cet accord et le parfait. On donne le nom d’accord de septième à un accord dissonant qui est composé de la tierce, de la quinte et de la septième, parce que cet intervalle est celui dont l’effet est le plus remarquable.

C’est dans ce sens que l’on dit : une suite d’accords, des accords bien pleins, une musique chargée d’accords, des accords frappés, plaqués ou arpégés, selon que toutes leurs cordes parlent d’un seul coup ou comme par effort l’une après l’autre.