Afghanistan
- Encyclopédie de famille
Afghanistan, vaste contrée au nord-est du plateau de l’Iran, appelée autrefois Drangiane, maintenant habitée par les Afghans, bornée au nord par les knanats de Balkh et de Badajan, à l’est par Lahore, le pays des Sikhs et le territoire du Sindh, au midi par le Béloudjistan, et à l’ouest par la Perse. Elle compte environ 14,000,000 d’habitants.
Le climat de l’Afghanistan ne saurait être tempéré, en raison des nombreux cours d’eau et des brusques élévations qui entrecoupent le sol. Dans les oasis qu’on rencontre au milieu des déserts sablonneux du sud-ouest, croissent naturellement le dattier et le palmier, et dans les profondes vallées de l’est, abritées de tous côtés, une nature d’une richesse tout indienne permet la culture de la canne à sucre et du coton ; mais sur les plateaux de Kaboul et de Ghazna, l’hiver est toujours d’une rigueur extrême et accompagné de la chute de masses énormes de neige. Cependant la température moyenne de toute l’année est encore de 7° Réaumur. La vigne y croit à côté du pommier, du prunier et de l’abricotier, au milieu de champs où sont cultivées toutes les espèces deceréales connues en Europe, en même temps que le tabac, les plus admirables tulipes, les plantes aromatiques, l’assa-fœtida et la rhubarbe des régions montagneuses ; tandis que dans les vallées, toutes riches en cours d’eau, le grenadier et l’oranger s’élèvent au milieu de forêts de rosiers et annoncent le délicieux climat de l’Inde avec toute sa luxuriante fécondité. Dans les contrées sauvages des montagnes vivent l’ours, le loup et le renard, tandis que dans les vallées, où règne la chaleur des tropiques, on rencontre le lion, le tigre, le léopard, le chacal et l’hyène ; des prairies de la plut magnifique végétation favorisent l’élève des chevaux et des bêtes à cornes, et le chameau traverse le désert. Indépendamment de la richesse de son sol, l’Afghanistan est d’une haute importance pour le commerce de l’Europe, parce qu’il est la route naturelle du commerce de l’Inde. Kaboul est la capitale actuelle ; avec Djellalabad, cette ville commande l’entrée de l’Inde au nord, de même que Kandahar au midi, tandis qu’à l’extrémité occidentale Hérat garde la frontière de Perse, complètement ouverte de ce côté.
On retrouve dans le caractère des populations de l’Afghanistan la même diversité que dans la nature de son sol ; toutefois, il est un sentiment commun à toutes ces peuplades : c’est l’amour de l’indépendance et de l’égalité, joint à des mœurs d’une grande simplicité, à une hospitalité sans bornes et à un esprit essentiellement guerrier. L’Afghan est vigoureusement constitué ; si en général ses traits, fortement accusés, manquent de beauté, du moins ils expriment la franchise, la gravité et la décision de caractère. Modéré dans ses goûts et d’humeur gaie et enjouée, l’honneur de son pays passe à ses yeux avait tout ; mais il est naturellement enclin à tirer vengeance des offenses personnelles dont il croit avoir à se plaindre. La langue des Afghans, le pouchtou, contient une foule-de mots d’origine hébraïque, circonstance qui semblerait donner quelque vraisemblance aux traditions antiques qui font descendre ce peuple des dix tribus d’Israël exilées dans le pays d’Arzareth ou Hazareh.