Albinos
- Encyclopédie de famille
Albinos. Ce mot, d’origine portugaise, vient d’un mot latin qui veut dire blanc. Il a été appliqué à des individus qu’on rencontre dans toutes les races humaines, et qui, loin d’offrir la coloration propre à chacune d’elles, s’en distinguent surtout par la rougeur des pupilles et la coloration blanche de la peau et du système pileux, coloration qu’on a désignée sous le nom d’albinie ou d’albinisme. Ils sont plus communs en Afrique et dans les contrées équatoriales habitées par les nègres que partout ailleurs ; c’est ensuite en Amérique, principalement au Mexique, au Brésil, en Colombie et aux Antilles, qu’on les observe le plus fréquemment ; il en existe aussi en petit nombre dans les Indes orientales, à Ceylan, aux îles de la Sonde, aux Moluques, aux Philippines, aux îles des Amis et de la Société, et il n’est pas très rare d’en rencontrer en Europe. Selon Humboldt, l’état désigné sous le nom d’albinie s’observe en général d’autant plus souvent dans les diverses nations qu’elles ont la couleur de la peau plus foncée et habitent un climat plus chaud : aussi est-il peu commun dans la race cuivrée, et devient d’autant plus rare que les naturels ont une peau plus blanche. On nomme les albinos dondos en Afrique, béders à Ceylan, kacrelas ou kakerlaks à Java ; à l’isthme de Darien on les appelle albinos ; en France on les a décrits sous le nom de blafards, de nègres blancs et d’albinos.
Les albinos sont généralement atteints de myopie ; et il n’est pas rare de les voir frappés de cécité pendant un temps plus ou moins long par la persistance temporaire de la membrane pupillaire ; presque toujours ils sont nyctalopes, c’est-à-dire qu’ils voient mieux la nuit que le jour. La physionomie des albinos est dépourvue de mobilité ; ils ont les lèvres décolorées, une constitution grêle et les chairs molles : leur taille est habituellement médiocre. L’albinisme s’observe plus fréquemment chez les femmes. Les albinos sont en général frappés d’idiotie ; cependant on a vu plusieurs albinos distingués par l’étendue de leur intelligence.
L’albinisme apparaît aussi chez les animaux : Tiedemann en cite un grand nombre de cas, et Is. Geoffroy Saint-Hilaire a rencontré cet état à un degré plus ou moins marqué parmi les mammifères et oiseaux sauvages et domestiques, chez des poissons, et même dans quelques genres de mollusques. Qui n’a entendu parler des éléphants blancs, si célèbres dans l’Orient, et que les Indiens vénéraient parce qu’ils les croyaient animés par les âmes de leurs anciens rois ? L’albinisme est considéré par quelques savants comme une maladie organique, et par d’autres simplement comme une anomalie de la nature.