Alhambra
- Encyclopédie de famille
Alhambra. Les uns attribuent la pensée et l’exécution de ce palais à Alahmar, fondateur du royaume de Grenade, d’autres disent qu’Alahmar en est bien le fondateur, mais qu’il ne fut terminé que sous le règne d’Aboulhaggez, en 1338 ; d’autres enfiu prétendent que l’Alhambra a été bâti par Abou-Abdallah-ben-Naser. Selon les premiers, l’étymologie du mot proviendrait de la corruption du nom d’Alahmar ; selon les derniers, l’Alhambra viendrait du mot medinat-alhamra, ou ville rouge, à cause de la couleur des matériaux qu’on employa pour sa construction. Quoi qu’il en soit, l’Alhambra, tout à la fois palais et forteresse, formait autrefois un des quatre quartiers de la célèbre ville de Grenade, et servait d’habitation aux rois maures. L’Alhambra est situé sur le sommet d’un coteau escarpé qui borne la ville du côté de l’est ; outre les eaux du Xénil et du Darro, qui l’environnent de toutes parts, il est ’encore entouré d’une double enceinte d’épaisses murailles. Maintenant l’ancien palais des rois maures offre à l’extérieur l’apparence d’un vieux château fort, flanque de bastions et de tours. Par l’entrée principale, qui s’appelait autrefois la porte du Jugement, et qui est pratiquée dans une grosse tour carree, on pénètre dans la première cour, entourée d’un portique et pavée en marbre blanc ; la seconde cour, appelée cour des Lions, à cause de douze lions de marbre noir qui ornent son bassin, est célèbre par le souvenir du massacre des Abencerrages et par les colonnes de marbre blanc qui soutiennent la galerie qui l’entoure. Les appartements de l’Alhambra, larges, nombreux, sans cesse rafraîchis par l’eau des fontaines, sont sculptés avec un art inouï, avec une richesse d’imagination, une hardiesse et une patience d’exécution presque incroyables. Ce palais est un des plus curieux vestiges de l’art du moyen âge, et peut-être le plus beau modèle de l’architecture mauresque en Europe, quoiqu’il ait subi bien des dégradations. Charles-Quint en fit abattre une partie pour faire place à un palais mesquin et triste. Au mois de janvier 1856, un des murs de l’Alhambra s’écroula subitement. On s’aperçut alors que l’une des tours et les fortifications de cet édifice avoisinant l’hippodrome del Darco menaçaient ruine. La reine d’Espagne ordonna aussitôt de réparer ce palais des rois maures.