Alouette

  • Encyclopédie de famille

Alouette, genre d’oiseaux de l’ordre des passereaux, de la famille des dentirostres de Cuvier. Le plumage de ces oiseaux est généralement sombre, teint de roux ou de roussâtre, couvert de mèches plus foncées, avec les rectrices latérales bordées de blanc ou de roux pâle. On prétend que toutes ces teintes s’affaiblissent à mesure que l’oiseau vieillit, tellement que les alouettes blanches ne sont que des alouettes très vieilles. Le mâle est un peu plus gros que la femelle ; il s’en distingue par un collier noir et par la longueur de l’ongle postérieur. Le chant de l’alouette est très perçant et très agréable : c’est un attribut particulier au mâle. La femelle pond ordinairement quatre ou cinq œufs dans un nid construit à terre avec des brins d’herbe sèche. L’incubation dure une quinzaine de jours. L’alouette fait deux couvées par été dans nos climats, et jusqu’à trois dans les pays chauds. Ces oiseaux se nourrissent de graines et d’insectes ; ils sont susceptibles d’une sorte d’éducation. C’est en octobre qu’il faut prendre les mâles dont on veut perfectionner le chant dans l’état de captivité. L’alouette vit de neuf à dix ans, et même, dit-on, jusqu’à vingt-quatre. Il se consomme à Paris, tous les hivers, beaucoup d’alouettes, sous le nom de mauviettes : c’est un mets sain et délicat.

Le commencement de l’hiver est le temps le plus productif pour la chasse des alouettes, parce qu’alors elles sont charnues et plus grasses. Il est plusieurs manières de prendre les alouettes : la principale, la chasse au miroir, se fait au moyen de miroirs qui sont mis en mouvement par une ficelle ou un ressort et un engrenage, et auxquels on attache une alouette vivante, appelée moquette en termes de chasse, afin d’attirer les autres. Quand les alouettes sont réunies en assez grande quantité autour du miroir, on les abat d’un coup de fusil, ou bien on les prend avec des nappes ou filets de seize à dix-huit mètres de long sur trois mètres de haut, avec des mailles de trois centimètres de large ayant la figure de losanges. On chasse aussi les alouettes au traîneau : c’est un filet long de vingt mètres, et large de six, que deux hommes tiennent développé au moyen de deux perches, et dont on laisse traîner le bord inférieur, garni ordinairement d’épines ; on l’abat sur le gibier. Cette chasse se fait ordinairement de nuit, et elle est des plus abondantes, surtout en octobre et en novembre. La chasse à la tonnelle-murée se fait avec un filet qui se compose d’une bourse maillée, semblable à un entonnoir, dont l’ouverture a au moins trois mètres de haut, et que l’on tend au moyen de piquets ; on place auprès des moquettes pour attirer les alouettes, que les oiseleurs y poussent en jetant un chapeau. Cette chasse se fait après le coucher du soleil. On prend encore les alouettes avec des collets, des gluaux, etc.

Plusieurs arrêtés préfectoraux, regardant l’alouette comme un oiseau de passage, en avaient autorisé exceptionnellement la chasse, d’après des modes et procédés spéciaux. Une décision de l’autorité supérieure, prise en 1861, l’a rangée dans la catégorie des oiseaux sédentaires. En conséquence les préfets ne peuvent plus en autoriser la chasse exceptionnelle.