Ambassadeur

  • Encyclopédie de famille

Ambassadeur, ministre public qu’une puissance envoie à une puissance étrangère pour la représenter auprès d’elle. Les ambassades ont dû commencer avec les relations des premiers peuples entre eux. On les retrouve dès la plus haute antiquité. Athènes et Sparte florissantes se plaisaient à entendre les ambassadeurs des nations voisines rechercher leur protection et leur alliance. À Rome les ambassadeurs étrangers étaient introduits au milieu du sénat, pour lui exposer l’objet de leur mandat. Cicéron dit qu’ils étaient revêtus d’un caractère sacre. Après la chute de l’empire Romain, dès les premiers temps au moyen âge, on retrouve chez tous les peuples nouveaux des ambassadeurs. Mais il ne s’agit toujours que de simples envoyés temporaires et non permanents, et ce n’est que dans les temps modernes que les nations européennes commencèrent, à entretenir des ambassadeurs à résidence fixe.

Dans le langage de la diplomatie, le titre d’ambassadeur n’est donné qu’aux agents de l’ordre le plus élevé. Un caractère d’inviolabilié est partout attaché au titre d’ambassadeur ; inviolabilité si grande autrefois, que non-seulement elle le garantissait de toutes poursuites lorsqu’il avait commis quelque crime, mais encore s’étendait jusqu’à sa famille, à toutes les personnes attachées à sa maison, et jusqu’à sa demeure même, qui était considérée comme lieu d’asile. D’après le droit international moderne, un ambassadeur peut être poursuivi comme un simple particulier étranger pour tous les actes qualifiés crimes par la loi de tous les pays ; et dans ce cas son titre ne le garantit pas. Mais il ne saurait être recherché pour les actes défendus seulement par les lois politiques ou par les coutumes du pays où il est envoyé. Montesquieu, dans l’Esprit des Lois, est d’avis qu’on ne peut arrêter un ambassadeur pour dettes ; mais l’opinion contraire a prévalu, et l’ambassadeur est soumis maintenant à la saisie et à la contrainte par corps, sauf l’inviolabilité des archives. Le senatus-consulte du 4 juin 1858 a placé les ambassadeurs français sous la juridiction de la haute cour de justice.

On appelle ambassadeurs ordinaires ceux qui doivent résider dans le pays où on les envoie, et ambassadeurs extraordinaires ceux qui vont remplir seulement une mission spéciale et temporaire. La mission des ambassadeurs, comme en général de tous les agents diplomatiques, est de veiller à faire respecter la vie, la liberté et les propriétés de leurs nationaux, et de s’opposer à toute violation du droit des gens a leur égard. En certains pays, comme en Orient, ils ont même toute juridiction sur eux à l’exclusion de la justice indigène. Ils doivent en outre protection à toutes autres personnes que leurs nationaux, lorsqu’elle est réclamée justement. L’article 48 du Code Napoléon a donné aux agents diplomatiques en général le caractère d’officiers de l’état civil.