Amboise

  • Encyclopédie de famille

Amboise, petite ville du département d’Indre-et-Loire. La tradition fait remonter sa fondation à César. Saint Martin, Clovis et Alaric eurent une entrevue dans l’île qui est près d’Amboise. Au neuvième siècle, un seigneur nommé Adelandes reçut cette ville en fief de Charles le Chauve. Elle fut prise et ruinée par les Normands en 882, réparée depuis par Foulques, comte d’Anjou ; passa en la possession des comtes de Berry, et fut ensuite pendant plus de cinq cents ans l’apanage d’une des plus illustres familles de France, qui en avait pris le nom, et sur laquelle elle fut confisquée le 8 mai 1431, parce que Louis, son seigneur, s’était rangé du côté des Anglais. Elle fut dès. lors réunie au domaine de la couronne. Elle a 4,144 habitants.

On y voit les restes d’un ancien château fort dont l’origine remonte au cinquième siècle. Saint Baud, évêque de Tours en 540, en était seigneur. Charles VIII, qui y naquit et y mourut, le fit reconstruire par des artistes italiens. Il fut achevé par Louis XII et François Ier. Il est flanqué au nord et au midi de deux tours dans l’intérieur desquelles on peut monter en toiture jusqu’au sommet. L’ordre de Saint-Michel y fut institué, le 1er août 1469, par Louis XI. De nos jours le château d’Amboise a servi de résidence à Abd-el-Kader.

Barri de La Renaudie, dit Laforêt, noble périgourdin, fut le chef ostensible de la conjuration d’Amboise, qui avait pour but d’arracher le jeune roi, François II, et la reine-mère, Catherine de Médicis, à la domination des Guises, et de les ramener à Paris. Cette conjuration compta bientôt de nombreux partisans. Une première réunion eut lieu à Nantes. Tous les conjurés jurèrent de ne rien penser, dire ni faire contre le roi, contre la reine sa mère, contre les princes ses frères, ni contre ceux de leur sang. Il fut convenu qu’un grand nombre de citoyens, sans armes et non suspects, se rendraient à la cour, présenteraient au roi une requête pour réclamer la liberté de conscience ; qu’en même temps un corps de cavaliers choisis se rendrait à Blois, où était le roi ; que leur entrée dans la ville serait protégée par d’autres conjurés, qu’on présenterait au roi une seconde requête contre les Guises, et que si ces princes refusaient de s’éloigner de la cour et de rendre compte de leur administration, on aurait recours à la voie des armes ; que le prince de Condé, qui jusque là avait voulu qu’on tût son nom, se mettrait à la tête des conjurés. Le 15 mars 1560 fut fixé pour l’exécution. Le complot fut révélé aux Guises par d’Avenelles, avocat à Paris. Us se transportèrent de Blois à Amboise avec le roi. D’Avenelles continua ses relations avec les conjurés, et sur ses indications plusieurs furent arrêtés. On soupçonnait les trois Châtillons, Coligny, D’Andelot et le cardinal Odet, leur frère, d’être de la conjuration. Les Guises, qui redoutaient leur influence, déterminèrent la reine-mère à les inviter à venir à Amboise pour les consulter ; ils s’y rendirent. Coligny appuya la proposition d’une amnistie, demandée par le chancelier Olivier, et la garantie de la liberté de conscience. Cette proposition fut convertie en édit. Mais ce n’était qu’un piège. Les Guises se hâtèrent de lever et de réunir une grande quantité de troupes. Ils ne laissèrent pas aux conjurés le temps de se réunir. Castelnau fut arrêté à Noisay, les autres ailleurs. La Renaudie fut tué d’un coup de pistolet dans la forêt de Château-Renard. Tous les conjurés montrèrent le plus grand courage dans les attaques et sur les échafauds. Vainement les chanceliers Olivier, L’Hôpital et d’autres magistrats s’opposèrent à ces nombreuses exécutions. Les Guises répondaient qu’il fallait un grand exemple, et que la sûreté de la personne du roi exigeait la plus impitoyable sévérité. Castelnau, entendant prononcer lé jugement qui le déclarait criminel de lèse-majesté, s’écria : « Je suis innocent de ce crime. » Tous les condamnés firent la même protestation sous la hache des bourreaux.