Amiral

  • Encyclopédie de famille

Amiral. En France c’est la plus haute dignité de la marine militaire ; viennent ensuite les grades de vice-amiral et de contre-amiral. Le titre d’amiral est assimilé à celui de maréchal de France ; le grade de vice-amiral correspond à celui de général de division ; le grade de contre-amiral à celui de général de brigade. La loi fixe le nombre des amiraux à deux en temps dé paix, trois an temps de guerre ; celui des vice-amiraux est de quinze en temps de paix, celui des contre-amiraux, de trente, dans la première section du cadre d’état-major.

Le titre d’amiral fût employé au douzième siècle par les Siciliens et les Génois, qui le donnèrent aux commandants de leurs flottes. Il vient de l’arabe émir. En France l’amiralat devint une des grandes charges de la couronne en 1273, mais en dehors des armées de mer : une ordonnance du commencement du quatorzième siècle dispose que chaque aile d’armée sera conduite par un prince : un amiral ou un maréchal. On donnait aussi le titre d’admiral des Arbalétriers au grand-mai Ire de ce corps. Enfin l’amiral Bonnivet commandait une armée de terre en 1524, et l’amiral Coligny était le colonel de l’infanterie en 1552. Richelieu fit supprimer la charge d’amiral en 1627. Elle fut rétablie en 1669 par Louis XIV, mais elle devint alors un grade spécial à l’armée de mer et auquel se rattachait le commandement en chef. L’amiral de France était un des grands officiers de la couronne, et à plusieurs reprises ses fonctions furent exercées par des princes. Cette charge subsista jusqu’à la révolution. La justice était rendue en son nom dans les sièges de l’amirauté. C’était l’amiral qui donnait les congés, passe-ports, commissions et sauf-conduits aux capitaines des bâtiments particuliers armés en guerre et qui contre-signait les brevets des officiers militaires et civils de la marine. Le dixième de toutes les prises qui étaient faites sur mer et sur les grèves, des rançons et des représailles appartenait à l’amiral, dont le revenu comprenait également le tiers de tout ce qu’on tirait de la mer ou qu’elle rejetait, le droit d’ancrage, tonnage et balise, enfin les amendes prononcées par les sièges de l’amirauté. Il y avait en outre deux vice-amiraux, un du Levant, un autre du Ponant.

La dignité d’amiral disparut avec la monarchie de Louis XVI ; il n’y eut plus que des vice-amiraux et des çontre-amiraux,dont les grades correspondaient à ceux des généraux de l’armée de terre. Napoléon ne rétablit pas la dignité d’amiral, mais il créa une charge de grand amiral en faveur de Murat. Au retour des Bourbons, le duc d’Angoulême reçut le titre d’amiral de France. Les prérogatives de ces deux charges étaient bornées à la communication des ordres du souverain et au contre-seing des brevets et commissions des officiers de la marine. Une ordonnance du 9 août 1830 créa trois places d’amiraux pour des officiers généraux de marine, et assimila en tout ces nouveaux dignitaires aux maréchaux de France. Le nombre des amiraux en temps de paix fut réduit à deux par la loi de 1841.

En Angleterre le grade d’amiral ne répond pas au nôtre et n’a pas d’équivalent dans la marine française ; il correspond seulement au grade de général de leur armée de terre, grade intermédiaire entre le maréchal et le général de division, et qui n’existe pas non plus dans notre armée. Un amiral anglais a donc la supériorité du rang sur les vice-amiraux, mais il vient après l’amiral français. La dignité de grand amiral en Angleterre était réservée anciennement aux parents les plus proches du monarque ; cet usage s’est perdu, et maintenant les fonctions de ce haut emploi sont exercées par une commission dont les membres portent le titre de lords de l’amirauté.

On reconnaît le grade des officiers généraux qui montent les vaisseaux de guerre au mât qu’occupe un pavillon carré aux couleurs nationales. L’amiral porte ce pavillon au grand mât, le vice-amiral au mât de misaine ; le contre-amiral au mât d’artimon.

Le vaisseau amiral est celui sur lequel est arboré le pavillon amiral. Dans chaque port c’est à bord de l’amiral que se tiennent les conseils de guerre, et que sont exécutées leurs sentences ; c’est là que les officiers vont subir leurs arrêts, et que les soldats sont retenus en prison.