Amphithéâtre

  • Encyclopédie de famille

Amphithéâtre. C’était chez les anciens un grand édifice, de forme ronde ou ovale, destiné aux combats des gladiateurs, des bêtes féroces, et aux représentations dramatiques. Le premier que l’on vit à Rome fut celui de Jules César, construit l’an 707 de Rome ; il était de bois, et ne servit que pour la circonstance qui l’avait fait élever. En 728 fut érigé par les ordres d’Auguste le premier amphithéâtre de pierre ; mais le plus célèbre fut celui que commença Vespasien, et qu’inaugura Titus, l’an 80 de J.-C. Ce bâtiment colossal avait 1,612 pieds de circonférence et quatre-vingts arcades ; il pouvait contenir cent vingt mille spectateurs. Ses ruines sont connues aujourd’hui sous le nom de Colisée. On voit aussi à Nîmes les ruines d’un amphithéâtre qui attestent la grandeur et la solidité des constructions romaines. L’amphithéâtre d’Arles, également de construction romaine, quoique moins bien conservé que celui de Nîmes, est digne aussi d’attention. Nous avons encore on France ceux d’Autun et de Fréjus. Outre les précédents, les principaux amphithéâtres dont lés ruines peuvent être étudiées avec utilité sont ceux d’Albe, d’Otricoli (en Ombrie), de Pouzzoles, de Capoue, de Vérone, de Pæstum, de Syracuse, d’Agrigente, de Cataue, d’Argos, de Corinthe et d’Hipella (en Espagne).

La place réservée au milieu de ces vastes édifices servait aux combats et s’appelait arène, parce qu’elle était couverte d’un sable fin (arena) ; elle était entourée, dans toute sa circonférence, d’un large mur, haut de 12 à 15 pieds. Le premier rang de sièges élevé sur ce mur s’appelait podium ; à partir de ce lieu, trois autres rangs de sièges s’élevaient eu gradins jusqu’au sommet de l’édifice, et étaient coupés par des allées circulaires nommées præcinctiones ou baltei (baudriers, parce qu’elles en affectaient la forme). Des escaliers pratiqués de distance en distance entre ces étages s’appelaient scalæ (échelles), et l’espace compris entre eux cunci (coins), à cause de leur forme angulaire. Autour de l’arène étaient des voûtes (caveæ) peu élevées, dans lesquelles se tenaient les gladiateurs et où étaient enfermées les bétes féroces qui devaient combattre, ou retenue l’eau qui devait changer l’arène en un lac pour les naumachies. Une porte particulière nommée libitinensis (porte de mort), servait à enlever les gladiateurs qui étaient mis hors de combat. Celles par où entraient et sortaient les spectateurs, pratiquées dans le mur extérieur, s’appelaient vomitoria. L’amphithéâtre était découvert ; mais quand on avait à préserver l’assemblée de la pluie du d’une chaleur excessive, ou tendait audessus un ciel de toiles, quelquefois même d’étoffes de soie et de pourpre brochées d’or. On ne se plaçait point, du reste, indistinctement dans l’amphithéâtre : chaque condition avait son quartier, et des maîtres de cérémonies étaient chargés d’assigner à chacun sa place. Celle des ambassadeurs étrangers était marquée dans le podium, où s’élevait le trône de l’empereur. Derrière les sénateurs, assis aux premiers rangs, étaient les chevaliers, sur quatorze lignes ; puis venait le peuple, qui s’asseyait sur les degrés de pierre.