Annélides

  • Encyclopédie de famille

Annélides, classe d’animaux articulés dont les anciens ne connaissaient qu’un petit nombre. Aristote et Pline ne font mention que de sangsues et de scolopendres marines, que l’on croit être des néréides. Willis et Swammerdam avancèrent un peu l’histoire de ces animaux ; mais c’est principalement aux travaux’ de Müller, d’Othon Fabricius et de Pallas qu’elle dut ses progrès dans le siècle dernier. Jusqu’à Cuvier les annélides étaient dispersées dans trois divisions différentes de la liasse des vers, et confondues les unes avec les vers intestinaux ou avec des mollusques sans coquille, et les autres avec les testacés : Cuvier les désigna d’abord, après en avoir fait un groupe naturel, sous le nom de vers à sang rouge ; Lamarck leur donna celui d’annélides. Plus tard Cuvier, ayant découvert le mode de circulation propre aux annélides, en forma une classe distincte, qui a été adoptée depuis avec les mêmes limites par presque tous les naturalistes.

Les annélides ont toujours leur corps plus ou moins mou et divisé presque constamment en un très grand nombre d’anneaux : c’est cette dernière particularité qui a fait donner à ces animaux le nom qu’ils portent. Leur corps est ordinairement vermiforme ; et la peau en est colorée d’une manière plus ou moins vive et très nuancée ; dans quelques cas elle est terne et terreuse. Quelques espèces, telles que les sangsues, n’ont point de pieds ; d’autres, comme les lombrics ou vers de terre, n’ont que des poils ou des crochets pour tout organe de locomotion ; quelques-unes enfin, telles que les errantes et les tubicoles, ont de véritables pieds d’une structure très compliquée. Les pieds des annélides tubicoles présentent des soies à crochets, qui permettent à l’animal de monter ou de descendre facilement dans l’intérieur du tube qu’il habite. Chaque paire de pieds dans les errantes supporte communément une paire de branchies très variable pour leur étendue et leur configuration, tandis que les pieds des annélides tubicoles en manquent. La tête n’est distincte que dans un seul ordre des annélides, celui des errantes : elle supporte des antennes, des yeux et des mâchoires insérées sur une trompe que l’animal fait rentrer et sortir à volonté. Les hirudinées, quoique n’ayant point de tète distincte, sont pourvues cependant d’yeux et de mâchoires.

Le système nerveux des annélides ne diffère pas essentiellement de celui des insectes et des autres animaux articulés ; il forme une série de ganglions placés longitudinalement au-dessous du canal intestinal, et qui fournissent chacun plusieurs filets nerveux. On ne distingue dans les annélides aucun organe de l’ouïe ni de l’odorat : elles ont à la partie antérieure du corps des points colorés qu’on considère comme des yeux. Les annélides sont pourvues d’un système circulatoire complet, dans lequel le sang est rouge ; par l’effet de la circulation, le sang se réoxygène dans les organes de la respiration, qui se montrent à l’intérieur, dans plusieurs espèces, sous forme de branchies plus ou moins saillantes, d’une couleur parfois rouge, et qui chez les sangsues sont situées à l’intérieur du corps et constituent de chaque côté des espèces de poches pulmonaires, sur les parois desquelles se distribuent un très grand nombre de vaisseaux sanguins.

Les annélides se nourrissent généralement de petits animaux, qu’elles dévorent avec avidité. Les hirudinées se gorgent du sang des autres animaux, et leur canal intestinal, qui s’étend dans toute la longueur du corps sans présenter de circonvolutions, est susceptible d’une grande extension. Les annélides vivent dans les eaux douces et salées, ou bien enfoncées dans la terre. Plusieurs espèces qui habitent dans la terre sont sédentaires, timides, et ne savent ni fuir ni se défendre lorsqu’on les retire de leur demeure, tandis que d’autres, au contraire, sont vagabondes, nagent avec agilité à l’aide de leurs pieds, et résistent k leurs ennemis au moyen de poils acérés qui garnisnissent leurs pattes ou qui recouvrent tout leur corps.

On divise les annélides en quatre groupes primitifs ou ordres : les annélides errantes, les tubicoles, les terricoles ; et les annélides suceuses.