Antipapes

  • Encyclopédie de famille

Antipapes. On appelle ainsi les compétiteurs des papes, les prêtres qui leur ont disputé le saint-siège, souvent à main armée, à l’aide d’une faction ecclésiastique ou politique. Le Dictionnaire de Trévoux en compte vingt-huit, d’autres n’en reconnaissent que dix-sept ou dix-huit ; le compilateur abbé de Vallemont va jusqu’à trente-deux, quelques-uns en élèvent le nombre jusqu’à trente-trois. Ces usurpateurs ont jeté quelque confusion, sinon dans l’histoire des souverains pontifes, du moins dans leur nomenclature ; car les historiens ne se sont pas toujours accordés pour les admettre dans la liste des papes ou pour les en exclure. U en est qui, comme Félix II et Jean XVI, ont gardé la place chronologique que leurs partisans leur avaient assignée ; d’autres, qui avaient pris les noms de Clément Vil et de Benoît XIII, ont été remplacés dans ces nombres par des papes légitimes ; d’autres enfin, comme Victor IV, Pascal III et Félix V, ont été respectés, parce qu’ils terminaient leur serie et qu’aucun des papes subséquents n’avait pris leur nom. Le premier de ces antipapes est Novatien Ier, qui date de 262 ; viennent ensuite Félix II, Ursicin, Eulalius, Laurent, Vigile, Pierre, Théodore, Pascal, Constantin, Philippe, Zizime, Anastase, Boniface VII, Jean XVII, Grégoire, Benoit X, Honorius II, Clément III, Albert, Théodoric, Maginulfe, Grégoire VIII, Anaclet II, Victor III, Victor IV, Pascal III, Calixte III, Innocent III, Nicolas V, Benoit XIII, Clément VIII, et, enfin, le dernier des antipapes, qui parut le 5 novembre 1439, le duc de Savoie, Amédée, qui se décora du nom de Félix V, ou bien le pape Eugène IV, déposé par le concile de Bâle dont Félix V prit la place : l’Église les a traités tour à tour de papes et d’antipapes ; mais ils sont restés tous les deux sur la liste des véritables successeurs de saint Pierre.