Arche d’alliance

  • Encyclopédie de famille

Arche d’alliance, sorte de coffre que Moïse avait fait fabriquer au pied du mont Sinaï pour y mettre en dépôt les deux tables de pierre sur lesquelles étaient gravés les dix commandements, plus la verge d’Aaron et un vase plein de la manne que le peuple de Dieu avait recueillie dans le désert. Ce coffre était en bois, de forme carrée, d’un travail soigné, long de deux coudées et demie, large d’une coudée et demie, et couvert en dedans et en dehors de lames d’or. Son couvercle, appelé propitiatoire, formait, tout autour, une espèce de couronne d’or pur, et était surmonté de deux chérubins d’or battu, placés aux deux bouts, l’un vers l’autre, ayant le regard baissé et couvrant le propitiatoire de leurs ailes. La place du propitiatoire, qu’ombrageaient les ailes des chérubins, était regardée comme le siège de Jéhovah, qui avait promis à Moïse que de ce lieu saint il dicterait ses commandements et ses oracles. Des deux côtés du coffre, aux quatre coins, il y avait quatre anneaux d’or, destinés à recevoir deux bâtons aussi couverts d’or, au moyen desquels on portait l’arche.

Les Juifs regardaient ce coffre comme un symbole de la présence de Dieu et de son union intime avec eux. Ils attachaient le plus haut prix à sa conservation, et se croyaient invincibles tant qu’il était au milieu d’eux ; sa perte était un sujet de deuil et de découragement. Dans les marches du désert, il les précédait. Dans les campements, avant la construction du temple, il était placé dans le tabernacle, espèce de pavillon, ou de tente, qui servait à la célébration du culte. Quand la tribu de Lévi fut séparée du reste de la nation pour être chargée des affaires sacrées, la garde de l’arche lui fut exclusivement confiée. Après l’entrée des Israélites dans le pays de Ghanaan, elle fut d’abord déposée à Silo, où elle resta trois cent trente ans. Cependant Dieu, irrité, permit qu’elle fût prise par les Philistins, qui la gardèrent vingt ans, d’autres disent quarante, après lesquels ils furent contraints de la restituer aux Juifs, pour faire cesser les divers fléaux qui les affligeaient. Vingt ans après, David la fit transporter de chez le lévite Abinadab, où on l’avait déposée, à Jérusalem. Plus tard, son fils Salomon la plaça dans le temple magnifique qu’il fit construire. Lors de la prise de Jérusalem par les Chaldéens, Jéremie fit cacher l’arcne dans un souterrain ; il l’en retira quand les ennemis se furent éloignés, et la porta dans une caverne profonde, que Dieu lui indiqua dans la montagne Nebo, où Moïse avait été enseveli. L’entrée de cette caverne est si adroitement fermée, que nul homme ne saurait la découvrir sans une révélation particulière, ce qui doit arriver quand tous les Juifs seront réunis dans leur ancienne patrie.

Les Juifs ont encore dans leurs synagogues une sorte d’armoire dans laquelle ils mettent leurs livres sacrés ; ils l’appellent Aron, et la regardent comme la figure de l’arche d’alliance.