Accident
- Philosophie
- X.
- Encyclopédie moderne
Accident, en grec συμβεβηκός. Les philosophes appellent généralement accident tous les modes ou manières d’être d’une chose conçue par notre esprit, par opposition à la substance considérée en elle-même. Tous les êtres créés ont ainsi leurs accidents et leur essence, c’est-à-dire des choses dont ils peuvent absolument se passer, et d’autres qu’ils ne sauraient perdre sans changer de nature ou cesser d’être. Dans ce cas, ce terme a pour synonymes les mots qualités, propriétés, modes, attributs, etc. Mais quelquefois il prend un sens particulier, et a un usage spécial ; c’est quand, au lieu de faire contraster, avec l’idée abstraite de l’être, l’idée également abstraite de ses qualités, nous considérons la substance comme douée soit de certaines qualités, soit de toutes les qualités qui nous paraissent constituer l’existence. La substance ainsi considérée, ainsi privée de quelques-uns de ses attributs, n’est plus un être réel, c’est un genre. Ou bien quand, après lui avoir conservé tous les attributs qui nous paraissent constituer l’existence, il lui manque encore quelque attribut qui définisse sa vie dans l’espace et dans le temps ; ces attributs, ces qualités qu’il faut ajouter au genre pour avoir l’individu, ou à l’individu pour achever de le déterminer complètement, sont désignés particulièrement par le terme d’accident, qui devient alors le mot propre.