Agate

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Agate. L’agate se taille, se scie, se polit et se grave plus ou moins facilement, selon le degré de dureté qu’elle possède, et qui, en général, est assez grand. On l’emploie à plusieurs usages ; on en fait des vases, des bagues, des crochets, des manches de couteaux et de fourchettes, des chapelets, des cassolettes, des boîtes, des salières, de petits mortiers, et quantité d’autres bijoux.

Les agates présentent naturellement des veines transparentes ou translucides, entremêlées de veines opaques, dont les unes sont blanches, et les autres nuancées de diverses couleurs. L’art est parvenu à décolorer ces pierres, comme aussi à les enrichir de nouvelles nuances. Le procédé le plus efficace pour les blanchir consiste à les plonger dans de l’acide hydrochlorique, que l’on porte au degré de l’ébullition pour rendre son action plus vive et plus complète.

La coloration des agates paraissait présenter plus de difficultés ; la texture serrée et compacte de ces pierres semblait s’opposer à l’introduction de la matière colorante ; mais on a levé cet obstacle de deux manières différentes. Par le premier procédé, que l’on doit aux Indiens, on fait bouillir les agates dans de l’huile d’abord, et ensuite dans de l’acide sulfurique ; l’ébullition chasse l’air contenu dans les pores ; l’huile s’y introduisit, et, brûlée bientôt après par l’acide sulfurique, elle développe une belle couleur noire qui règne dans les veines opaques, tandis que les veines translucides restent sans altération, et que d’autres passent à une blancheur plus éclatante.

M. Clément a fait sur les agates des expériences qui l’ont conduit au procédé suivant : On met sous le récipient de la machine pneumatique un vase contenant de l’huile chaude et les pierres qu’il s’agit de colorer ; on fait le vide ; des bulles d’air se dégagent à l’instant des pores des agates, même de celles qui paraissent les plus pleines et les plus unies ; on rend l’air ; on reprend les agates, qui sont alors pénétrées d’huile, et on les met dans de l’acide sulfurique concentré qui pénètre également la pierre, brûle l’huile, et dépose le charbon jusqu’à deux millimètres de profondeur. Dans ce cas-là encore, ce sont les veines opaques qui se trouvent colorées, parce qu’il paraît qu’elles sont les plus poreuses, tandis que les autres veines, étant infiniment plus serrées, s’opposent à l’introduction de toute couleur.

Les agates sont taillées et travaillées de même que les autres pierres précieuses par les lapidaires, et elles sont montées et mises en œuvre par les bijoutiers joailliers.

On fait des agates artificielles qui imitent celles que la nature nous présente.