Amers

  • Thérapeutique
  • A. Le Pileur
  • Encyclopédie moderne

Amers. On nomme ainsi, à cause de leur saveur, un certain nombre de substances dans la plupart desquelles l’analyse chimique a démontré l’existence d’alcalis qu’on a nommés organiques. On les a divisés en amers purs et amers aromatiques, suivant que le principe amer est associé au tannin, à l’acide gallique, aux résines ou aux huiles essentielles. Nous conformant à l’usage, nous ne comprendrons pas sous le nom d’amers les substances que quelques auteurs ont appelées amers cathartiques et amers âcres, ce qui range à côté des amers proprement dits la coloquinte et la noix vomique.

Les amers ont toujours été et sont employés comme toniques et fébrifuges : parmi eux figure l’un des médicaments les plus puissants et les plus constants dans son action que l’homme possède, le quinquina. Fournis en abondance et dans tous les pays par la nature, ils sont une ressource précieuse contre les influences funestes de certains climats et surtout contre certains vices de constitution fréquents dans nos contrées, comme la chlorose et les scrofules. Tour à tour vantés outre mesure ou proscrits par des doctrines exclusives, ils restent dans la thérapeutique comme un agent réellement utile et qui vient puissamment en aide aux moyens hygiéniques, sans toutefois pouvoir les remplacer.

Les principaux amers employés en médecine sont : le quinquina, la gentiane, le quassia, le simarouba, l’aloès, plusieurs labiées et corymbifères, notamment la tanaisie et l’armoise ; la chicorée sauvage, le pissenlit, la fumeterre, etc. Nous consacrerons à quelques-unes de ces substances des articles spéciaux.