Ammonites
- Histoire naturelle
- Duponchel père
- Encyclopédie moderne
Ammonites. Genre de coquilles fossiles de la classe des univalves ; leur nom vient d’Ammon, dieu de la mythologie égyptienne, parce qu’elles sont contournées comme les cornes de bélier qu’on prêtait à cette divinité. Les caractères des ammonites, suivant Brugnières, créateur de ce genre, sont, d’être en spirale discoïde, à tours contigus et tous apparents, à parois internes articulées par des sutures sinueuses, d’avoir des cloisons transverses, lobées ou découpées dans leur contour, et percées par un tube marginal.
Les ammonites n’ayant pas d’analogue vivant, et ne se trouvant que dans des terrains d’ancienne formation, sont considérées, avec raison, comme antédiluviennes. Ces coquilles ont, de tout temps, frappé l’attention des hommes, soit à raison de leur grosseur, car on en rencontre de deux mètres de diamètre, soit à raison de leur abondance, soit à raison des lieux où elles se trouvent. Dans l’Inde, elles sont, sous le nom de salagraman, l’objet de la vénération des peuples, qui croient qu’un de leurs dieux s’est caché dedans. Le savant Bosc, auquel nous empruntons ces détails, dit avoir vu un de ces fossiles rapporté par le voyageur Sonnerat, et qui avait longtemps servi au culte du dieu Brama ; il était dans un schiste.
On trouve des ammonites dans les terrains oolithiques et crétacés. Elles abondent surtout dans tous les étages des premiers, depuis le lias jusqu’aux couches les plus supérieures ; elles manquent dans les étages supérieurs des seconds. Suivant M. Alcide d’Orbigny, plusieurs espèces peuvent être regardées comme caractéristiques des terrains. Ainsi, par exemple, l’Am. Wallotii (Sowerby) appartient aux couches inférieures de la formation oolithique du lias ; l’Am. Gentoni (Defrance) appartient seulement aux couches crétacées, etc., etc.
Plusieurs contrées de la France abondent en ce genre de fossiles. La chaîne de montagnes secondaires qui s’étend depuis Langres jusqu’aux environs d’Autun, celle près de laquelle est bâtie la ville de Caen, et plusieurs autres, en contiennent de telles quantités, qu’on en ferre les chemins. L’auteur de cet article a trouvé des ammonites en abondance ainsi que des bélemnites sur les plateaux du département de la Lozère, nommés causses dans le pays. On en voit quelques-unes de pyriteuses, ou qui l’ont été, et qui sont devenues minerai de fer ; les unes ont la surface lisse, d’autres l’ont marquée de stries ou de côtes, d’autres de tubercules, etc.
Denis de Montfort avait cru reconnaître dans le nautile ombiliqué, espèce rare de l’archipel des Indes orientales, un analogue vivant des ammonites, et en avait fait en conséquence le type de son genre Ammonis ; mais on a reconnu depuis qu’il s’était trompé, et ce genre a été supprimé.