Almanach

Almanach. Table qui fait principalement connaître le nombre et l’ordre des mois, des jours et des fêtes de l’année. On y trouve encore ordinairement les phases de la lune et l’annonce des éclipses. Pendant longtemps ce genre de productions a été un dépôt d’erreurs et de préjugés : c’était la voie par laquelle l’astrologie faisait circuler le mensonge des palais aux plus humbles chaumières. Les almanachs contenaient des prédictions relatives à l’agriculture, à la météorologie, aux destinées des princes, aux affaires des nations, etc. Souvent les rois ont été obligés d’en interdire la publication. Aujourd’hui de pareilles mesures ne sont plus nécessaires : les progrès des sciences ont frappé du mépris public ce honteux moyen de spéculer sur la crédulité des peuples.

Depuis longtemps les prédictions ont fait place à des choses plus positives. Les almanachs sont devenus des espèces d’agenda que l’on approprie au goût et à l’usage des diverses classes de la société. On en compte un grand nombre chez toutes les nations civilisées. En France, le gouvernement, les départements, les grands corps de l’État, les sociétés savantes, les arts, l’industrie, le commerce, etc., ont chacun le leur. Tous ces almanachs ont pour fondement la table des jours et des fêtes de l’année, suivie des indications à chaque instant nécessaires à ceux à qui ces agenda sont adressés. C’est ainsi que l’Almanach royal, dont l’origine remonte à l’année 1679, donne la chronologie des rois et des reines de France de la troisième race ; les naissances et alliances des rois, reines, princes et princesses de l’Europe ; la composition de la maison du roi et celle des maisons des princes et princesses de la famille royale ; les listes et les adresses des membres de la chambre des pairs, de la chambre des députés, des conseillers d’État ; l’organisation des ministères ; les tableaux des fonctionnaires des départements, des membres du clergé de France, des cours royales et tribunaux divers, etc., etc. Nous ne ferons pas l’énumération des almanachs généralement connus, dont le nombre et la forme d’ailleurs varient souvent d’une année à l’autre ; mais nous ne terminerons pas sans citer particulièrement celui que le Bureau des longitudes publie sous le titre d’Annuaire. Les hommes instruits y trouvent chaque année le calendrier ordinaire, les phases de la lune et l’annonce des éclipses ; les passages au méridien de Paris ; les levers et couchers du soleil, de la lune et des principales planètes ; un grand nombre de tables et d’articles d’un haut intérêt sur le système du monde, la géographie, la statistique et les sciences physiques. Ce petit volume est extrait en partie de la Connaissance des temps, autre genre d’almanach formé pour l’avantage de l’astronomie, de la géographie et de la navigation, et dont on parlera au mot Éphéméride.