Almanach

  • Dictionnaire infernal

Almanach. Nos ancêtres traçaient le cours des lunes pour toute l’année sur un petit morceau de bois, carré qu’ils appelaient al-mon-agt (observation de toutes les lunes) : telles sont, selon quelques auteurs, l’origine des almanachs et l’étymologie de leur nom.

D’autres se réclament des Arabes, chez qui al-manack veut dire le mémorial.

Les Chinois passent pour les plus anciens faiseurs d’almanachs. Nous n’avons que douze constellations ; ils en ont vingt-huit. Toutefois leurs almanachs ressemblent à ceux de Matthieu Laensberg par les prédictions et les secrets dont ils sont farcis[1].

Bayle raconte l’anecdote suivante, pour faire voir qu’il se rencontre des hasards puérils qui éblouissent les petits esprits et donnent un certain crédit à l’astrologie. Guillaume Marcel, professeur de rhétorique au collège dé Lisieux, avait composé en latin l’éloge du maréchal dé Gassion, mort d’un coup de mousquet au siège de Lens. Il était près de le réciter en public, quand on représenta au recteur de l’université que le maréchal était mort dans la religion prétendue réformée, et que son oraison funèbre ne pouvait être prononcée, dans une université catholique. Le recteur convoqua une assemblée ou il fut résolu, à la pluralité des voix, que l’observation était juste, Marcel ne put donc prononcer son panégyrique ; et les partisans de l’astrologie triomphèrent en faisant remarquer à tout le mondé que, dans l’almanach de Pierre Larrivey pour cette même année 1648, entre autres prédictions, il se trouvait écrit en gros caractères : LATIN PERDU !

1.

L’almanach de Matthieu Laensberg commença à paraître en 1636. Mais, avant lui on avait déjà des annuaires de même nature. Fischer a découvert à Mayence, en 1804, un almanach imprimé pour 1457, tout à fait à la naissance de l’imprimerie.