Absorption

  • Encyclopédie de famille

Absorption. Ce mot désigne, quant aux organes, l’action de puiser ou d’aspirer les substances fluides ou solides du dedans ou du dehors. Cet acte physiologique a pour instruments des vaisseaux ou des membranes. L’absorption, sans être évidente, est néanmoins certaine : elle est démontrée parles faits, et est le fondement de plusieurs phénomènes vitaux. La plante ne vit et ne s’accroît que parce qu’elle absorbe par ses racines et par ses feuilles l’eau et l’engrais du sol, et le carbone de l’air en décomposant le gaz acide carbonique. Nous ne nous nourrissons nous-mêmes que parce que les vaisseaux lymphatiques absorbent dans les intestins le chyle qui provient des aliments digérés. La respiration n’est efficace qu’autant que d’autres vaisseaux répandus dans les poumons absorbent le gaz oxygène de l’air respiré. Enfin, les plantes et les animaux absorbent quelque chose de l’air ; seulement cette absorption se fait dans les deux règnes en sens inverse : ce qui provient de l’un, l’autre s’en empare, de manière à ce qu’un juste équilibre se trouve toujours maintenu, du moins au printemps et en été. Les fleurs, contrairement à ce qu’on voit dans les feuilles, absorbent de l’oxygène comme les animaux, et rendent du gaz acide carbonique au lieu d’en absorber. Voilà ce qui fait le danger des bouquets placés dans les appartements, principalement la nuit et là où l’on dort. Si l’on place une rose sous une cloche bien close, on voit le lendemain matin que l’air de cette cloche ne renferme plus la même quantité d’oxygène, et la preuve c’est qu’une bougie allumée s’y éteint. Cet air, en revanche, renferme beaucoup de gaz acide carbonique : l’eau de chaux y blanchit sous forme de craie. Chacun de nous absorbe par les poumons un pied cube de gaz oxygène par heure ; c’est un fait que Lavoisier a prouvé il y a déjà longtemps. De cent cinquante prisonniers qui s’étaient trouvés renfermés dans une aire d’environ vingt pieds carrés, cinquante au bout de six heures avaient déjà perdu la vie, tant l’absorption de l’oxygène par ces trois cents poumons avait été abondante et rapide.

Quand l’absorption s’exerce aux dépens de la graisse accumulée, nous maigrissons ; si c’est au préjudice du tissu même des organes, ceux-ci s’atrophient. Si l’absorption ne s’effectue pas à la surface humide des membranes séreuses, qui ne cessent de transpirer, d’exhaler, alors il survient des hydropisies. C’est à la faveur de l’absorption qu’on fait disparaître certaines tumeurs, des glandes engorgées, des squirrhes ; l’essentiel est de mettre en action des substances qui excitent l’absorption.

Tous nos organes absorbent, la peau comme l’estomac et les poumons ; l’extérieur comme l’intérieur : de l’arsenic placé sur la peau dénudée ou sous la peau, dans le tissu cellulaire et entre cuir et chair, empoisonne et disparaît par absorption de ses molécules comme s’il avait été introduit dans l’estomac. Cette propriété absorbante de tous les organes a été utilisée par les médecins. On a quelquefois essayé de nourrir par la peau des individus dont l’estomac ne pouvait recevoir aucune nourriture. On a pu guérir la fièvre en introduisant le quinquina sous la forme de bains ou de cataplasmes. On a purgé des individus en leur frottant la peau d’une huile purgative.