Anathème

  • Encyclopédie de famille

Anathème, offrande et primitivement chose mise à part, séparée, placée en haut. Comme on suspendait à la voûte ou aux. murs des temples les offrandes à la divinité, ou qu’on les exposait sur des autels à la vue du public, les auteurs profanes les désignent sous le nom d’anathèmes.

Par catachrèse, et en vue de la victime expiatoire dévouée aux dieux infernaux, le mot anathème signifie aussi chose exécrée ou exécrable, dévouée à la destruction ou à la haine publique, hostie expiatoire. Dans le langage biblique, être voué à l’ana thème, c’est être voué à la destruction, à l’extermination. Moïse voue à l’anathème, c’est-à-dire à la mort, les adorateurs des faux dieux. L’Église a fait de ce mot le synonyme d’exécration et de malédiction. Ses conciles se sont beaucoup servis de l’anathème, et plusieurs de leurs décrets et de leurs canons sont conçus en ces termes : Si quelqu’un nie telle vérité, qu’il soit anathème, c’est-à-dire qu’il soit séparé de la communion des fidèles et voué au malheur éternel. Les hérétiques ont encouru bien souvent des anathèmes, et c’est ainsi qu’ils ont été exterminés, détruits, livrés aux flammes, et en quelque sorte anéantis. Il y a deux espèces d’anathèmes ; les uns judiciaires, et les autres abjuratoires. Les premiers ne peuvent être prononcés que par un concile, un pape, un évêque : ils diffèrent de l’excommunication en ce que l’individu qui en est frappé est retranché du corps des fidèles, même de leur commerce, et livré à Satan. Les anathèmes abjuratoires sont synonymes d’abjuration.