Albâtre
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Albâtre. La finesse du grain de cette pierre, l’homogénéité de sa pâte, le beau et doux poli qu’elle reçoit, sa demi-transparence, sont des qualités qui la rendent très précieuse pour la sculpture et pour la fabrication, de toutes sortes de vases d’ornement. Sous le ciseau du sculpteur, l’albâtre a pris mille formes variées et agréables qui n’ont pas peu contribué à en répandre le goût dans la plupart des pays.
L’albâtre se forme naturellement dans certaines fontaines qui donnent un dépôt d’un blanc jaunâtre. La plus célèbre dans ce genre est celle des bains de Saint Philippe en Toscane. L’eau de cette source, presque bouillante, coule sur une masse énorme de stalactites qu’elle a formée, et l’albâtre paraît y être tenu en dissolution par du gaz hydrogène sulfuré, qui se dégage dès que l’eau est en contact avec l’air. On a tiré parti de celle propriété d’abord pour faire des bas-reliefs, qui sont d’un très beau blanc et d’une assez grande dureté. On se sert de moules de soufre, qu’on place très obliquement contre les parois de plusieurs cuves de bois ouvertes par les deux fonds : ces cuves sont surmontées à leur ouverture supérieure d’une croix de bols assez large. L’eau de la source, après avoir déposé hors de l’atelier du moulage le sédiment le plus grossier, est amenée au-dessus des croix, de bois : elle s’y divise en tombant, et dépose dans les moules un sédiment calcaire d’autant plus fin que la position de ces moules approche davantage de la verticale. Il faut d’un à quatre mois pour terminer ces bas-reliefs, selon l’épaisseur qu’on leur donne. Par des procédés analogues, on est parvenu à mouler des vases, des figures et autres objets en relief, de toutes formes, qu’on n’a plus ensuite qu’à réparer et à polir lorsqu’on les a sortis des moules.