Alluvions

Alluvions. Les alluvions sont utiles à l’agriculture en ce qu’elles étendent le domaine des terres arables. Que de pays, en effet, acquis à la culture par ce jeu de la nature dont l’art a su tirer parti ! La basse Égypte, la Hollande (nord), le bas Languedoc, la basse Vendée et la Camargue sont des alluvions du Nil, du Rhin, de la Loire et du Rhône ; et nous en trouverons encore de considérables, produites par le fleuve Saint-Laurent, par celui des Amazones, par le Mississipi et par l’Indus. Ajoutons à ces alluvions importantes les nombreuses accrues acquises aux propriétés riveraines par les courants inégaux d’une foule d’autres fleuves et rivières.

Les alluvions, et particulièrement les alluvions marines, pourraient rester stériles pendant des siècles, si le propriétaire riverain ne s’occupait de les féconder, il faut pour cela commencer par les étayer au moyen de pieux enfoncés profondément et avec force, entrelacer ces pieux de clayonnage, et planter le sol d’osiers, de chalefs, de roseaux, de massettes, de rubaniers, d’iris, ou autres plantes aquatiques et aréneuses, à racines traçantes, qui retiennent les terres, arrêtent la vase et favorisent ainsi la fertilisation et l’exhaussement de l’alluvion. Avec de semblables dispositions, au bout de deux ans, on peut souvent confier à l’alluvion des plantations d’oliviers rouges et de saules, jusqu’à ce qu’elle puisse être convertie en prairie artificielle ou consacrée à d’autres cultures.